Karine Chambefort-Kay, maîtresse de conférence en civilisation Britannique Contemporaine / Culture visuelle, Université Paris-Créteil.
Conférence le Vendredi 12 novembre, 18H30 Espace Public Numérique, 30 rue de l'Aumesle, Hauteville-sur-Mer
La notion de « photographie engagée » s’est évaporée du champ des études photographiques à la fin des années 1980 et avec elle, la figure héroïque du reporter engagé. Dans les vingt dernières années, elle semble être devenue une idée démodée, voire quelque peu suspecte. Les lectures poststructuralistes des images ont en effet pointé les rapports de domination que pouvait supposer l’acte photographique, qui assujettit son objet au regard du photographe, pour le soumettre à celui des spectateurs, tandis que les réflexions sur la réception ont montré les limites de l’empathie chez ces derniers et évoqué, comme Susan Sontag, la possibilité d’une compassion fatigue.
The Red Project / Emma Case
Cela ne signifie pas pour autant que le principe de l’engagement ait été évacué des pratiques photographiques contemporaines. L’engagement, en photographie comme dans tous les arts, est fondé sur l’idée qu’une image a un pouvoir de transformation de la société, qu’elle peut avoir une fonction, voire une responsabilité politique et sociale. Dans la Grande-Bretagne contemporaine, nombre d’œuvres, de projets et de pratiques mettent en œuvre un tel engagement par l’image photographique, parfois en dehors des circuits strictement artistiques ou journalistiques. Elles peuvent être le fait d’individus militants mais, de plus en plus souvent, ce sont des œuvres collectives, qui engagent non plus un, mais des photographes selon divers modes de participation.
Karine Chambefort-Kay, « Les Nouveaux modes d’engagement par la photographie en Grande- Bretagne », Revue Française de Civilisation Britannique [En ligne], XXII-3 | 2017, mis en ligne le 05 juillet 2017, consulté le 02 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/rfcb/1487 ; DOI : 10.4000/ rfcb.1487
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